Le terme de sarcophage vient du grec (littéralement 'mangeur de chair') en référence au cercueil dans lequel était placée la momie aux fins de la protéger. Les plus anciens enterrements connus ensevelissaient le corps dans le sol sans traitement ni protection, ce qui résultait en une forme naturelle de momification due au sable chaud et sec. Dès qu'une protection fut placée autour du corps sous forme d'un cercueil, il en résulta une décomposition du corps et c'est une des raisons qui poussèrent les Egyptiens vers la momification.
Pendant l'époque préhistorique, le corps du défunt était enveloppé dans des nattes ou un tissu ou recouvert d'une vannerie afin de le protéger du sable; un simple cercueil primitif consistant en quelques planches fut ensuite créé. Le corps était placé sur le côté avec les jambes repliées. Au cours de l'ancien Empire le corps fut placé sur le dos; les cercueils s'allongèrent et devinrent plus élaborés. Vers la fin de l'ancien Empire, commençèrent à apparaître des représentations de nourriture peintes à l'intérieur du cercueil en tant que remplacement si les offrandes réelles venaient à disparaître de la tombe. On ajouta aussi à cette époque deux yeux à l'un des longs côtés du cercueil, en général à hauteur de la tête du défunt. Dans la tombe, ces yeux étaient (en théorie du moins) face à l'est. L'idée étant que le défunt grâce à eux, pouvait non seulement voir le lever du soleil mais aussi les offrandes qu'on lui apportait en venant de l'est - après tout, la tombe était à l'occident. L'ouverture aménagée fréquement dans l'un des murs du serdab en est un autre exemple. Au cours des périodes postérieures en particulier, les yeux ont joué un rôle protecteur (voir oeil-oudjat). Pendant la Première Période Intermédiaire, le nombre des objets dépeints sur les cercueils commença à s'accroître, tout ce qui pouvait être particulièrement d'importance au défunt était représenté. Simultanément, apparaissent les textes des sarcophages, conçus pour aider le défunt au cours de sa vie dans l'au-delà. Ils contiennent aussi (des adaptations) des Textes des pyramides et parfois, au pied du cercueil, une carte du monde souterrain (comparer aux livres postérieurs de l'au-delà comme celui de l'Amdouat). Le sarcophage de forme anthropoïde, qui associait le défunt avec Osiris par sa forme de momie, la barbe et les bras croisés, apparut pendant le moyen Empire. A partir de la Troisième Période Intermédiaire, les scènes funéraires qui étaient auparavant dépeintes sur les parois des tombes et sur les papyrus commencèrent à être représentés sur les parois même des sarcophages (mais encore sur papyrus). Les motifs importants comprennent le jugement dernier, le voyage dans le monde souterrain et la résurrection, tous en liaison avec les mythes autour d'Osiris et Ré. Aux périodes tardives, des passages du Livre des morts furent inscrits sur les parois des sarcophages. Parmi les dieux fréquemment représentés sont la déesse Nout (souvent à l'intérieur du couvercle) et la déesse de l'occident ou Hathor au fond du cercueil. La momie était souvent enterrée à l'intérieur de plus d'un cercueil, le cercueil central étant à partir du nouvel Empire, toujours de forme anthropoïde. Des exemples connus sont ceux de Toutânkhamon, qui était enterré dans un ensemble de trois cercueils anthropoïdes gigognes placés à l'intérieur d'un sarcophage rectangulaire. Le terme de 'sarcophage' proprement dit, fait référence à un cercueil de pierre, mais les égyptologues ont l'habitude d'utiliser indifféremment les termes de 'sarcophage' et de 'cercueil', quelqu'en soit le matériau ou la forme.